Biosécurité des fermes d'élevages (veau de lait)
La biosécurité à la ferme est la mise en place d’un ensemble de mesures et de pratiques contribuant à prévenir les risques d’introduction et de propagation de pathogènes à l’intérieur d’un élevage. À ce jour, aucun programme officiel de biosécurité n’a été développé et adopté par les producteurs de veaux de lait, leurs fournisseurs de service (ex. : transporteurs, équarisseurs, etc.) et les visiteurs. Par ailleurs, l’application de mesures de biosécurité a déjà fait ses preuves en production porcine. Dans le cadre des projets CLÉ-SRRP pilotés par le CDPQ, il a été démontré que l’implantation de bonnes mesures de biosécurité à la ferme est une stratégie rentable, car elle contribue au contrôle du SRRP, la maladie la plus importante pour ce secteur de production. En effet, de janvier 2016 à janvier 2018, le pourcentage des lieux de production avec des animaux exposés à des souches sauvages du virus du SRRP a diminué d’environ 30 % dans les entreprises ayant participé aux projets CLÉ-SRRP.
La présence de maladies infectieuses, principalement Salmonella Dublin, suscite l’intérêt des producteurs de veaux pour l’implantation des mesures de biosécurité. En 2011, la bactérie Salmonella Dublin a été identifiée pour la première fois dans un élevage bovin au Québec et depuis, elle ne cesse de progresser. Selon la dernière enquête de prévalence du MAPAQ (2015), c’est 6,8 % des troupeaux laitiers qui seraient infectés. Ce pathogène représente une menace pour les producteurs de bovins du Québec, particulièrement pour la santé des jeunes veaux. La bactérie Salmonella Dublin peut provoquer de la diarrhée, des pneumonies, de l’arthrite et même de la mortalité chez les veaux de moins de trois mois. Les animaux adultes sont également à risque, bien que beaucoup plus rare. Son adaptation à son hôte, en fait cependant un pathogène redoutable. En effet, environ 18 % des animaux atteint par la maladie à leur jeune âge demeureront ensuite des porteurs sains durant une grande partie de leur vie (Laplante, 2016). Ils deviennent alors le réservoir invisible de Salmonella Dublin dans un élevage.
La démarche initiée dans le cadre de ce projet a été confiée au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Les promoteurs de ce projet (Les Producteurs de bovins du Québec) considèrent qu’un outil d’audit de biosécurité à la ferme disponible et accessible va faciliter le travail des consultants et des producteurs pour la mise en œuvre de meilleures mesures de biosécurité à la ferme.
